Somos polvo en el viento

Dust in the wind
All we are is dust in the wind

Polvo el viento, todo lo que somos es polvo en el viento

Ils furent ce que nous sommes,
Poussière, jouet du vent!

Fueron lo mismo que nosotros somos,
sólo polvo y juguete de los vientos

Carpe diem

«Dust in the wind» (Polvo en el viento), canción de la banda de rock estadounidense Kansas, 1979

Vídeo oficial en inglés
Subtitulado en castellano

I close my eyes, only for a moment
And the moment’s gone
All my dreams pass before my eyes, a curiosity

Dust in the wind
All they are is dust in the wind

Same old song, just a drop of water
In an endless sea
All we do crumbles to the ground
Though we refuse to see

Dust in the wind
All we are is dust in the wind

Oh, ho, ho

Now, don’t hang on, nothing lasts forever but the earth and sky
It slips away, and all your money won’t another minute buy

Dust in the wind
All we are is dust in the wind
(All we are is dust in the wind)
Dust in the wind
(Everything is dust in the wind)
Everything is dust in the wind

The wind

Traducción del poema de Lamartine en https://poemasenfrances.blogspot.com/

«Pensée des morts» (Meditación sobre los muertos), poema del poeta francés Alphonse de Lamartine (1790-1869)

Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon,
Voilà l’errante hirondelle .
Qui rase du bout de l’aile :
L’eau dormante des marais,
Voilà l’enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts.

L’onde n’a plus le murmure ,
Dont elle enchantait les bois ;
Sous des rameaux sans verdure.
Les oiseaux n’ont plus de voix ;
Le soir est près de l’aurore,
L’astre à peine vient d’éclore
Qu’il va terminer son tour,
Il jette par intervalle
Une heure de clarté pâle
Qu’on appelle encore un jour.

L’aube n’a plus de zéphire
Sous ses nuages dorés,
La pourpre du soir expire
Sur les flots décolorés,
La mer solitaire et vide
N’est plus qu’un désert aride
Où l’oeil cherche en vain l’esquif,
Et sur la grève plus sourde
La vague orageuse et lourde
N’a qu’un murmure plaintif.

La brebis sur les collines
Ne trouve plus le gazon,
Son agneau laisse aux épines
Les débris de sa toison,
La flûte aux accords champêtres
Ne réjouit plus les hêtres
Des airs de joie ou d’amour,
Toute herbe aux champs est glanée :
Ainsi finit une année,
Ainsi finissent nos jours !

C’est la saison où tout tombe
Aux coups redoublés des vents ;
Un vent qui vient de la tombe
Moissonne aussi les vivants :
Ils tombent alors par mille,
Comme la plume inutile
Que l’aigle abandonne aux airs,
Lorsque des plumes nouvelles
Viennent réchauffer ses ailes
A l’approche des hivers.

C’est alors que ma paupière
Vous vit pâlir et mourir,
Tendres fruits qu’à la lumière
Dieu n’a pas laissé mûrir !
Quoique jeune sur la terre,
Je suis déjà solitaire
Parmi ceux de ma saison,
Et quand je dis en moi-même :
Où sont ceux que ton coeur aime ?
Je regarde le gazon.

Leur tombe est sur la colline,
Mon pied la sait ; la voilà !
Mais leur essence divine,
Mais eux, Seigneur, sont-ils là ?
Jusqu’à l’indien rivage
Le ramier porte un message
Qu’il rapporte à nos climats ;
La voile passe et repasse,
Mais de son étroit espace
Leur âme ne revient pas.

Ah ! quand les vents de l’automne
Sifflent dans les rameaux morts,
Quand le brin d’herbe frissonne,
Quand le pin rend ses accords,
Quand la cloche des ténèbres
Balance ses glas funèbres,
La nuit, à travers les bois,
A chaque vent qui s’élève,
A chaque flot sur la grève,
Je dis : N’es-tu pas leur voix?

Du moins si leur voix si pure
Est trop vague pour nos sens,
Leur âme en secret murmure
De plus intimes accents ;
Au fond des coeurs qui sommeillent,
Leurs souvenirs qui s’éveillent
Se pressent de tous côtés,
Comme d’arides feuillages
Que rapportent les orages
Au tronc qui les a portés !

C’est une mère ravie
A ses enfants dispersés,
Qui leur tend de l’autre vie
Ces bras qui les ont bercés ;
Des baisers sont sur sa bouche,
Sur ce sein qui fut leur couche
Son coeur les rappelle à soi ;
Des pleurs voilent son sourire,
Et son regard semble dire :
Vous aime-t-on comme moi ?

C’est une jeune fiancée
Qui, le front ceint du bandeau,
N’emporta qu’une pensée
De sa jeunesse au tombeau ;
Triste, hélas ! dans le ciel même,
Pour revoir celui qu’elle aime
Elle revient sur ses pas,
Et lui dit : Ma tombe est verte !
Sur cette terre déserte
Qu’attends-tu ? Je n’y suis pas !

C’est un ami de l’enfance,
Qu’aux jours sombres du malheur
Nous prêta la Providence
Pour appuyer notre cœur ;
Il n’est plus ; notre âme est veuve,
Il nous suit dans notre épreuve
Et nous dit avec pitié :
Ami, si ton âme est pleine,
De ta joie ou de ta peine
Qui portera la moitié ?

C’est l’ombre pâle d’un père
Qui mourut en nous nommant ;
C’est une soeur, c’est un frère,
Qui nous devance un moment ;
Sous notre heureuse demeure,
Avec celui qui les pleure,
Hélas ! ils dormaient hier !
Et notre coeur doute encore,
Que le ver déjà dévore
Cette chair de notre chair !

L’enfant dont la mort cruelle
Vient de vider le berceau,
Qui tomba de la mamelle
Au lit glacé du tombeau ;
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l’autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?

Ah ! vous pleurer est le bonheur suprême
Mânes chéris de quiconque a des pleurs !
Vous oublier c’est s’oublier soi-même :
N’êtes-vous pas un débris de nos coeurs ?

En avançant dans notre obscur voyage,
Du doux passé l’horizon est plus beau,
En deux moitiés notre âme se partage,
Et la meilleure appartient au tombeau !

Dieu du pardon ! leur Dieu ! Dieu de leurs pères !
Toi que leur bouche a si souvent nommé !
Entends pour eux les larmes de leurs frères !
Prions pour eux, nous qu’ils ont tant aimé !

Ils t’ont prié pendant leur courte vie,
Ils ont souri quand tu les as frappés !
Ils ont crié : Que ta main soit bénie !
Dieu, tout espoir ! les aurais-tu trompés ?

Et cependant pourquoi ce long silence ?
Nous auraient-ils oubliés sans retour ?
N’aiment-ils plus ? Ah ! ce doute t’offense !
Et toi, mon Dieu, n’es-tu pas tout amour ?

Mais, s’ils parlaient à l’ami qui les pleure,
S’ils nous disaient comment ils sont heureux,
De tes desseins nous devancerions l’heure,
Avant ton jour nous volerions vers eux.

Où vivent-ils ? Quel astre, à leur paupière
Répand un jour plus durable et plus doux ?
Vont-ils peupler ces îles de lumière ?
Ou planent-ils entre le ciel et nous ?

Sont-ils noyés dans l’éternelle flamme ?
Ont-ils perdu ces doux noms d’ici-bas,
Ces noms de soeur et d’amante et de femme ?
A ces appels ne répondront-ils pas ?

Non, non, mon Dieu, si la céleste gloire
Leur eût ravi tout souvenir humain,
Tu nous aurais enlevé leur mémoire ;
Nos pleurs sur eux couleraient-ils en vain ?

Ah ! dans ton sein que leur âme se noie !
Mais garde-nous nos places dans leur cœur ;
Eux qui jadis ont goûté notre joie,
Pouvons-nous être heureux sans leur bonheur ?

Etends sur eux la main de ta clémence,
Ils ont péché; mais le ciel est un don !
Ils ont souffert; c’est une autre innocence !
Ils ont aimé; c’est le sceau du pardon !

Ils furent ce que nous sommes,
Poussière, jouet du vent!

Fragiles comme des hommes,
Faibles comme le néant !
Si leurs pieds souvent glissèrent,
Si leurs lèvres transgressèrent
Quelque lettre de ta loi,
Ô Père! ô juge suprême !
Ah ! ne les vois pas eux-mêmes,
Ne regarde en eux que toi !

Si tu scrutes la poussière,
Elle s’enfuit à ta voix !
Si tu touches la lumière,
Elle ternira tes doigts !
Si ton oeil divin les sonde,
Les colonnes de ce monde
Et des cieux chancelleront :
Si tu dis à l’innocence :
Monte et plaide en ma présence !
Tes vertus se voileront.

Mais toi, Seigneur, tu possèdes
Ta propre immortalité !
Tout le bonheur que tu cèdes
Accroît ta félicité !
Tu dis au soleil d’éclore,
Et le jour ruisselle encore !
Tu dis au temps d’enfanter,
Et l’éternité docile,
Jetant les siècles par mille,
Les répand sans les compter !

Les mondes que tu répares
Devant toi vont rajeunir,
Et jamais tu ne sépares
Le passé de l’avenir ;
Tu vis ! et tu vis ! les âges,
Inégaux pour tes ouvrages,
Sont tous égaux sous ta main ;
Et jamais ta voix ne nomme,
Hélas ! ces trois mots de l’homme :
Hier, aujourd’hui, demain !

Ô Père de la nature,
Source, abîme de tout bien,
Rien à toi ne se mesure,
Ah ! ne te mesure à rien !
Mets, à divine clémence,
Mets ton poids dans la balance,
Si tu pèses le néant !
Triomphe, à vertu suprême !
En te contemplant toi-même,
Triomphe en nous pardonnant !

Verónica del Carpio Fiestas

¿Los madrileños hablamos muy deprisa todavía?

«La lectura, en una publicación cultural colombiana13 del artículo “Algunos modos de decir en el español de Madrid” del profesor Luis Flórez, uno de los principales lingüistas del país, produce una curiosa impresión. Escrito tras una estancia en Madrid, el trabajo contiene una serie de observaciones sobre los usos lingüísticos de la capital de España, comentados, a veces no sin cierta extrañeza, por el autor. Citaremos algunos casos. Flórez observa, en primer lugar, que muchos españoles hablan tan rápido que un colombiano no llega a entender, especialmente por teléfono a todo lo que le dicen (lo cual puede servir de consuelo a un sueco, o a cualquier hispanohablante, que a veces opina lo mismo) 14.
Veamos, como primer ejemplo, una cuestión morfológica. Luis Flórez afirma que el empleo de le en lugar de lo es corriente. En Europa solemos aprender, por lo contrario, que en América dicen y escriben lo en vez de le en el acusativo de persona. Pero desde el punto de vista histórico, Flórez tiene, naturalmente, razón: este uso de muchas regiones de España supone la pérdida de una distinción motivada históricamente […]. Es sólo desde el punto de vista referencia en lo que resulta interesante. Un americana toma su uso lingüístico como punto de partida y comprueba que en Madrid se dice, en cambio, tal o cual otra cosa. Indica así, por ejemplo, que en España se emplea tú y en plural vosotros cuando en toda Hispanoamérica se usa ustedes […]. En este caso, por el contrario, el uso americano comporta una evolución hacia un mayor empobrecimiento, frente al español más conservador.
Flórez nota, además, que en Madrid «dicen» chófer mientras que en Bogotá «se dice» chofer con el acento en la última sílaba. Nosotros solemos decir, sin embargo, que aquí «se dice» chófer, pero que en América «dicen» chofer. Observa también que la j madrileña se pronuncia como una aspiración muy fuerte. Desde el punto de vista europeo, ello suele expresarse en el sentido de que en América la j con frecuencia se debilita hasta pronunciarse como una aspiración débil parecida a una h-. Cuando alude a la doble acentuación de los compuestos de imperativo y pronombres pospuestos tipo fijesé, siéntaté, hace pensar enseguida en el gauchesco, donde son características dichas formas; hasta tal punto no son privativas de América -pese a que en Argentina se crea lo contrario- que un colombiano siente extrañeza al oírlas en Madrid.
En el campo del vocabulario advierte Flórez que en España se denomina coche a lo que en Colombia carro. reservándose ésta última palabra en España para los vehículos de tracción animal. Asimismo en Colombia dicen bebidas heladas y en España bebidas frías, en Colombia comercios, en España, generalmente, tiendas, en Bogotá vestidos sobre medida y en Madrid traje a medida. Volviendo a la gramática, subraya el mayor uso del perfecto compuesto en España; en Colombia se prefiera habitualmente el simple (se fue por se ha ido).
Al analizar los fenómenos populares madrileños nota Flórez, entre otras cosas, las formas reducidas ara por ahora (vulgarismo igualmente frecuente en América) y amos (exclamación) por vamos, forma que yo mismo había anotado como típica de los cocheros de caballos de Buenos Aires.
Flórez advierte la existencia de anglicismos y galicismos como Snack bar, vestido prêt a porter, degustación, y concluye que España se europeíza al tiempo que su universaliza e industrializa. No es casualidad que sea un colombiano precisamente el que haga estas observaciones y al que choque que la deshispanización, pues en Bogotá la tendencia sigue siendo la contraria. conservándose viva todavía la herencia de Caro y Cuervo. Por ello Flórez añade: «el español medio parece no tener preocupación por la corrección y por eso al castellano prurito que entre los colombianos cultos y semicultos llega a veces a extremos exagerados.»

13 Noticias culturales, Instituto Caro y Cuervo, número 56, 1965.

14 La expresión, frecuentemente oída, de que algunos pueblos «hablan muy rápido», suele depender simplemente dificultades en el entender debidas a falta de familiaridad con la lengua en cuestión. Véase mi obra La lengua y el hombre [Ed. Itsmo, Col. Fundamentos, Madrid, 1970].

Del libro La América hispanohablante. Unidad y diferenciación del castellano, del ilustre lingüista e hispanista sueco Bertil Malmberg (1889-1994), Ed. Istmo, Colección Fundamentos, 3ª ed. Agosto 1974, págs. 246-250. Libro fue publicado por primera vez en el año 1966.

Por la selección y el título del post,

Verónica del Carpio Fiestas

¿Qué hacer para que una gota de agua no se seque? Josep Maria Esquirol, gestos de generosidad en tiempos oscuros

«El dar tiene amplísimo registro, dar tiempo, dar medios, dar acogida…, pero también dar amabilidad: todos los gestos que, dirigidos hacia los demás, hacen más agradable la vida. Gestos de generosidad. Dar no es sólo cosas de santos o héroes. Hay pequeños gestos, afables y cotidianos, que ya son donación. Todo cuenta y en especial lo que sentimos de cerca y asiduamente. hay uan sabiduría del gesto, así que la «urbanidad», bien entendida, es sustancial. Los «modales» -los gestos modales- no responden sólo a la «buena educación», sino a una actitud existencial mucho más profunda. ceder el paso: «primero usted, por favor». Los gestos amables tienen ya de entrada la virtud de excluir sus opuestos: el abrazo aleja el temor; la mano abierta, el odio, el movimiento de hombros, el fanatismo; el masaje, el dolor; las caricias, el llanto; la sonrisa endulza el aire que se respira; la humildad en la mirada deja hablar al otro.

Los gestos de generosidad conectan secretamente con los actos más excepcionales. Son esos actos, y no las ideas abstractas, las que lucen como faros de esperanza en momentos y épocas de oscuridad. Las ideas son insensibles, inclusive la del bien. [… ] En nombre del bien, o de la justicia, o de Dios, se han causado toneladas de sufrimiento y millones de víctimas. La bondad, en cambio, siempre produce lo bueno y nunca lo malo. La bondad no está en las declaraciones grandilocuentes, sino en lso gestos y en las acciones […].

Esto es lo que salva al mundo: la bondad cotidiana de las personas; la bondad de las acciones de unos hacia otros. […] A veces, esa bondad parece pequeña e impotente ante la monstruosidad y la extensión del mal. No obstante, en su impotencia y en su debilidad «nunca podrá ser vencida». De aquí que la bondad, que es una de las vibraciones de la vida, sea la esperanza del mundo.

En las afueras de un monasterio budista, en las montañas del Himalaya, hay una piedra con un acertijo inscrito en ella: «¿Qué hay que hacer para que una gota de agua no se seque?» Detrás de la misma piedra se encuentra la respuesta: «Dejarla caer al mar». Bellísima imagen. Pero corresponde a la idea de integración oceánica y de totalidad que no comparto.

Tal vez cabría una respuesta alternativa, propia de las afueras -de la intemperie del desierto-. ¿Qué hay que hacer para que una gota de agua no se seque? Ponerla en los labios de alguien que tenga sed.»

De «La penúltima bondad. Ensayo sobre la vida humana», de Josep Maria Esquirol, Acantilado, Barcelona, 2018, págs. 102-104. Premio Nacional de Ensayo 2016.

Por la selección y transcripción del texto y por la foto (propia),

Verónica del Carpio Fiestas